3 emplois, 3 collègues

 

Voici trois témoignages d'anciens collègues, qui sont tous trois devenus des amis. Bien sûr, ils ne vont pas dire du mal de moi... Mais je pense qu'ils sont les mieux placés pour parler de moi, eux qui m'ont bien connue.

 

A l'Institut Emile Gryzon

"Au début de l'année scolaire 2003 - 2004, Ariane Riveros m'a été présentée comme professeur de morale dans le premier degré. Je suis moi-même professeur de français, d'histoire et de morale affecté essentiellement dans ce degré d'enseignement. A l'époque, Ariane était consciente que sa formation universitaire ne l'avait pas préparée à enseigner à des "petits". Elle prit donc son courage à deux mains et rechercha auprès de ses collègues les informations nécessaires concernant les programmes d'études, les attentes des élèves et les systèmes d'évaluation en place dans l'école. Elle se tourna vers moi et je la renseignai du mieux que je pouvais. Son désir de bien faire et sa curiosité m'ont donné l'envie d'être un "bon parrain". En tout cas, Ariane mit l'accent sur l'absence de structure d'accueil des nouveaux collègues. Ceux-ci devaient en effet se frayer, seuls, un chemin semé d'embûches. La
bonne intégration d'un nouveau collègue dépendait de la chance et du bon vouloir d'un collègue plus ancien. Depuis, les nouveaux collègues sont réellement pris en charge.

Ariane enseignait également le français dans les autres degrés. Il ne lui a pas fallu une année scolaire pour constater qu'il n'existait pas de coordination entre les degrés d'enseignement ni d'ailleurs au sein d'un même degré. Je me souviens qu'elle m'a parlé d'un système de concertation hebdomadaire que l'on pourrait mettre en place, à l'instar de ce qui se fait quotidiennement dans la rédaction d'un journal. Bref, Ariane participait activement à l'évolution de l'école. Son regard neuf et sa bonne humeur nous "dépoussiéraient". Voilà, j'espère qu'elle a pris plaisir à enseigner à l'Institut Gryzon. Une chose est certaine: personne ne l'a oubliée."

Vincent Occhipinti

A l'Université de Concepción

J’ai connu Ariane Riveros en 2005 à Concepción, au sud du Chili.
Moi, je travaille au Département de Langues Étrangères de l’Université de Concepción dans la formation de traducteurs français- espagnol.
C’est dans ce contexte qu’on a fait connaissance et depuis le début, il a été très agréable de travailler ensemble. Moi, je m'occupe de traduction et d’un module de grammaire française dans le cours de langue. C’est par ce dernier qu’on a commencé notre collaboration. On a discuté la meilleure manière de l’organiser, on a établit un calendrier d’activités, on a préparé les évaluations, on a cherché des exercices appropriés aux objectifs visés et dans chaque séance de travail, Ariane était très motivée, pleine d'idées et d'énergie.
En cours de route (fin du premier semestre sur l’année scolaire), je lui ai proposé de préparer ensemble et donner en tandem un cours de traduction de l'espagnol vers le français (de la langue maternelle vers la langue étrangère pour nos étudiants et pour moi-même), tâche difficile mais que je croyait que l’on pouvait faire car elle est quelqu’un de responsable et on pouvait voir qu’elle s’investissait dans ce qu’elle faisait. Encore une fois on a préparé le programme du cours,  les contenus, le matériel de travail et les exercices. Seulement qu'à la deuxième séance, le mois de septembre, je suis tombée dans mon jardin et je me suis cassé un petit os de mon pied droit. Arrêt maladie, trente jours avec un plâtre pour commencer, puis quinze jours pour la kinésithérapie. Ariane a dû continuer toute seule avec le cours et elle l’a très bien fait.
Elle a donné aussi un cours de français pour débutants et ses élèves l'ont très bien évaluée.
Moi, ce que je peux dire c’est qu’elle a était une collègue avec qui on se faisait une joie de travailler, avec laquelle on pouvait discuter tous les points d'un cours, qui n'était pas fermée du tout à un seul point de vue, qui avait de bonnes idées et de bonnes initiatives et qui, finalement, m’a beaucoup manquée quand elle était partie.

Maritza Nieto

 

Au LabSET

Durant près de 20 mois, j'ai eu l'occasion de travailler avec Ariane sur divers projets tournant autour de la formation à distance : des modules de formation aux TIC, en langues étrangères, ou encore en pédagogie universitaire. Nous avons aussi animé quelques ateliers de formation destinés à des enseignants.

Cette collaboration entre une philologue de formation et un formateur multimédia a été bénéfique, tant pour les projets du Labset (un laboratoire spécialisé dans l'eLearning) que sur un plan personnel. Ariane n'est pas quelqu'un qui se contente de solutions toutes faites, de "recettes pédagogiques", mais qui examine un problème nouveau sous toutes ses coutures et qui va lui apporter des solutions sur mesure.

On peut penser qu'une telle gestation fini par être pesante ou épuisante. Ce n'est vraiment pas le sentiment que nous en avions. Pour nous, il s'agissait d'une aventure intellectuelle dans des domaines encore peu explorés. Cela nous stimulait et nous émulait. J'en veux pour preuve ces discussions qui se prolongeaient jusqu'au restaurant universitaire lorsque nous ne pouvions pas lâcher un problème qui nous tenait à coeur. Et puis, Ariane est quelqu'un de bonne humeur, de positif, et qui éprouve un respect sincère pour ceux qui s'engagent dans une démarche d'apprentissage.

Ainsi lorsque nous avons du concevoir un outil métacognitif pour mesurer les progrès accomplis par les stagiaires, nous aurions pu nous contenter d'un de ces questionnaires ennuyeux dont l'apprenant cherche à se débarasser au plus vite. Avec beaucoup d'énergie et de conviction, Ariane nous a incité à développer un véritable "carnet de bord" presque ludique sans rien sacrifier aux objectifs pédagogiques.

Pour moi, Ariane allie à la fois la rigueur scientifique et la créativité pédagogique. En tant que chercheuse, elle se montre soucieuse d'un étayage scientifique à partir des intuitions initiales ainsi qu'à la précision dans les concepts utilisés. Et, en tant que pédagogue, elle veille à ce que l'apprenant reparte de la formation avec des acquis solides et à ce que l'acte d'apprendre soit aussi un moment de plaisir partagé.

Travailler avec Ariane durant ces 20 mois a été très stimulant (et pas exempt de remise en questions). Elle mérite assurément son titre de chercheuse.

Erick Lignon